mercredi 28 mai 2008

La BBC et CNN, premiers concurrents du Telegraph


Signalé par Jean-Yves Chainon sur l'excellent Editors weblog: pour le quotidien britannique The Telegraph, la concurrence frontale provient de la BBC et de CNN. Dans le nouvel univers du journalisme multimedia, ces deux groupes sont d'une redoutable efficacité pour combiner texte et vidéo.

The Telegraph, qui a développé fortement la vidéo - devenant le premier site outre-manche, dépassant le Guardian - se voit donc concurrencé sur son propre terrain : l'écrit.

Pour Will Lewis, rédacteur en chef du Telegraph "la distinction traditionnelle entre (sites de) presse écrite et vidéo tend à disparaître"...

mardi 27 mai 2008

Fin du signal analogique = déclin de l'audience et de la pub aux USA?


Vent de panique chez les diffuseurs américains, à en croire cet article du New York Times. 10 millions de foyers ne sont pas équipés de téléviseurs adaptés à l'extinction du signal hertzien analogique, prévu pour le 17 février 2009.

25 millions de foyers ont au moins un téléviseur dont l'écran virera au noir à cette date (les plus touchées étant les familles d'origine hispanique et noires).

Les projections donnent le tournis: 17% des téléspectateurs en prime-time regardent des shows sur des téléviseurs bientôt bons pour la casse !

Et comme souvent ces téléviseurs d'appoint sont situés dans la cuisine ou la chambre, les shows matinaux et diffusés tard le soir risquent aussi de voir leur audience flancher....tout comme le prix des spots de pub vendus aux annonceurs. Avec des audiences en berne, les chaînes n'avaient pas besoin de ça.

Du coup tout le monde s'agite pour distribuer des coupons de réduction à tour de bras...

mardi 20 mai 2008

Bambuser et Twitter, nouveaux outils du vidéo-reporter


Cannes: un beau terrain d'expérimentation pour France 24. Un vidéo-reporter diffuse des images en direct grâce à son téléphone mobile, comme l'annonçait Mikiane. On en rêvait, Bambuser l'a fait.

Bilan après quelques jours: ça marche! Côté positif: des petites séquences vidéos inédites, une diffusion très réactive. Moins bon: L'image et le son sont encore saccadés.

C'est un outil idéal pour suivre les coulisses, les à-côtés.
Sur le canal France 24/Bambuser, on peut revoir les reportages précédents. Et voir les horaires des prochains directs assurés.

Couplé au fil Twitter de France 24, qui donne à la fois des infos mais aussi des alertes sur les prochains directs, on est sûr de ne rien rater. (Pour un bon résumé de l'usage de Twitter pour les médias, lire ce billet d'Eric Scherer).

Cette expérience ouvre de vastes perspectives pour la couverture en direct des événements, avec des moyens très légers et limités.

Actuellement, pour retransmettre des directs, les grandes chaînes hertziennes mobilisent des moyens lourds et coûteux : un véhicule satellite et trois techniciens (mais pour un rendu antenne d'une autre qualité...).

jeudi 15 mai 2008

Pourquoi CBS rachète CNET pour 1,8 milliards $


Comment investir dans les nouveaux réseaux, accroître son expertise et son audience, quand on est un diffuseur historique? En rachetant un géant de la toile, comme l'a fait CBS avec CNET, en payant le prix fort (merci à l'alerte twitter de Jérémie ! ).

Cet article liste bien les avantages pour CBS, qui se propulse automatiquement parmi les 10 sites les plus populaires aux Etats-Unis avec cette acquisition. CNET réalise un trafic de 54 millions de visiteurs uniques outre-atlantique, 200 millions dans le monde.

Citation de Leslie Moonves, le PDG de CBS: "Cnet nous offre une plateforme incroyable pour nos contenus en terme d'infos, de divertissement, de sport (...) et nous permet de toucher une toute nouvelle audience mondiale".


C'est la dernière étape d'une nouvelle stratégie online de CBS, démarrée l'année dernière. On y reviendra...

mercredi 14 mai 2008

Le déclin des JT aux USA : un vieillissement accéléré de l’audience (2/2)

61 ans : c’est l’âge moyen du fidèle du journal télévisé d’ABC, CBS ou NBC.

C’est un problème pour ces journaux télévisés qui veulent rassembler très large. C’est surtout une menace pour le modèle économique même du JT (audience massive = tarifs massifs pour la pub).

Le public devient trop âgé et fait fuir les annonceurs. Qui payent plus cher pour des spots associés à des programmes touchant les 25 – 54 ans.

D’où les investissements massifs opérés par ces grands networks sur le web.

Sur CBS.com, par exemple, l’internaute moyen n’est âgé que de 49 ans. Toujours selon l'excellent State of the Media 2008.

Le déclin des journaux télévisés américains (1/2)


J’épluche au fur et à mesure le chapitre TV du volumineux mais passionnant State of the media 2008 (Project for excellence in journalism), sur les évolutions en cours outre-atlantique. Le rapport est paru il y a deux mois, avant l’ouverture de ce blog.

Premier constat: les JT US continuent de subir un inexorable déclin.

Le matin, le soir, les trois grandes chaînes américaines luttent pour attirer un nombre sans cesse réduit de téléspectateurs.

Pour les éditions matinales, CBS, NBC et ABC ont encore perdu 2% de d’audience (comme en 2006 et 2005). En nombre de téléspectateurs, on atteint un plancher jamais vu depuis 1999.

Pour le soir, la chute est de 5% pour les trois grands networks, soit une perte d’1,6 millions de téléspectateurs en une seule année !

Depuis 25 ans, les JT ont perdu 1 million de fidèles par an…La faute aux nouveaux réseaux, à des repas aux horaires mouvants, et à l’émergence des disques durs enregistreurs (20 % des foyers américains en sont équipés). Pour les américains l’heure du JT n’est plus sacrée : ils savent qu’ils pourront le voir plus tard (sur internet, sur leur tivo, ou leur ipod, tous ces JT étant podcastables).

Aux Etats-Unis, pour de multiples raisons, le « 20 heures » n’est (pas) plus une grand-messe.

D’où deux remarques des auteurs du rapport :

Il faudrait pouvoir mesurer l’audience sur tous les supports (et non sur la seule fréquence au seul moment du journal)

Il faut que les rédactions télés songent à se libérer du seul objectif du « rendu antenne » de leur chaîne – voire se libérer tout court de leur chaîne…

mardi 13 mai 2008

Le video chat: commenter la télé en direct, mais sur le net

Trouver une vidéo intéressante sur le net et l'envoyer à ses amis, c'est bien.
Pouvoir la regarder et la commenter ensemble au fur et à mesure, c'est encore mieux.

Le principe du video chat: les membres d'une communauté se connectent sur un site.

Dans l'une des fenêtres, l'un des membres - qui tient la "télécommande" lance le programme. Dans une autre fenêtre tout le monde peut discuter. On peut également recevoir des infos sur le programme en cours.

ABC est le premier des grands networks à avoir lancé son "viewing family party". NBC ne devrait pas tarder à suivre, selon ce blog.















Dernier en lice: Microsoft, qui va lancer son service de video chat, baptisé Messenger TV. La chaîne britannique Channel 4 ou encore MTV ont signé un partenariat.

Conclusion: l'une des caractéristiques et l'un des atouts de la télé traditionnelle - partager ensemble des moments forts - renaît sur le net, avec des services enrichis. On pourra toujours commenter le 20 heures, mais pas nécessairement autour de la table du dîner (et pas forcément à 20 h...).

mardi 6 mai 2008

Pour NBC, "la télé ne sera plus utile dans 15 ans"

C'est le vice-président de NBC qui le déclare dans cette interview : à part pour la retransmission en direct d'événements majeurs comme le Super bowl ou des émissions comme "American idol", la télévision n'aura plus de grand rôle à jouer.

La direction de NBC parie sur le prolongement en ligne de ses autres programmes. "La diffusion servira également pour lancer nos nouveaux épisodes, mais ils continueront leur vie et évolueront partout", sur des multiples plateformes et supports, selon Ben Silverman.

Pour le lancement du nouveau show de NBC, "Kath and Kim", "NBC offrira sytématiquement de poursuivre l'épisode en ligne après sa diffusion. "Pour nos nouvelles offres, la dernière scène sera visible en ligne".

Pour autant, NBC se garde de proposer la même chose sur le web et à la télé. NBC parie sur les jeux en ligne et le développement des réseaux sociaux autour d'une série.

vendredi 2 mai 2008

jeudi 1 mai 2008

Au bureau, le "video snacking" remplace le 13 heures (2/2)

CNN.com (69 millions de vidéos vues par mois sur le site) a remarqué un pic d'audience à l'heure du club-sandwich, ainsi qu'un engouement pour des vidéos plus courtes et plus légères. Idem pour NBC : les vidéos trop longues sont zappées.

A noter: les télés locales ont joué un rôle précurseur, en lançant des programmes exclusivement pour le web à midi, comme WCMH à Columbus, dans l'Ohio.

Egalement en pointe, des journaux régionaux comme le Ventura County Star en California. le Ventura a lancé des éditions de mi-journée en ligne avec des présentateurs - et un ton - plus jeunes. Le but: attirer les 18-34 ans.

Et puis, entre collègues, les blagues belges, c'est dépassé, d'où le carton de sites comme celui-ci à l'heure du déjeuner.

La bonne nouvelle pour tout le monde (les pros de l'info, les pros de l'humour) : le sandwicho-visionaute serait plus réceptif aux pubs à cette heure de la journée.


Conclusion : cette nouvelle donne - le video snacking - est passionnante.

Leçon numéro 1: il faut réinventer une nouvelle programmation en ligne. A qui s'adresse-t-on? Que veut voir le public? A quel moment de la journée? Sous quels formats, pour quelle durée? Le video snacking est une première réponse, pragmatique, à de nouveaux modes de vie et de consommations. On peut voir plus loin en terme de formules (2 présentateurs, aussi excellents soient-ils, devant une caméra)

Leçon numéro 2: réinventer de nouveaux postes: directeurs d'antenne online, rédacteurs en chef de web-télés. La délinéarisation reste une notion relative. On aura toujours besoin d'experts pour deviner, tester, connaître les goûts du public à tel ou tel moment de la journée...mais en laissant ses contenus disponibles n'importe quand, n'importe où.

Au bureau, le "video snacking" remplace le 13 heures (1/2)

D'après les statistiques, les Américains au travail adorent déjeuner devant une bonne vidéo trouvée sur internet. Avec un sandwich dans la main, c'est difficile de répondre à ses messages sur Facebook.

En revanche, on peut déguster un clip, la dernier sketch marrant, ou des infos...D'où la multiplication des contenus audiovisuels conçus et diffusés pour la pause-déjeuner, comme le rappelle cet article du New York Times.

L'idée la plus séduisante en pleine campagne électorale : Political Lunch. Un résumé mordant des dernières infos de la course à la Maison Blanche, auto-produite par Rob Millis and Will Coghlan. L'émission est enregistrée dans un appartement de Greenwich village, quelques instants avant la pause-déjeuner.

Durée: 3 minutes chrono, et la possibilité de voir les dernières éditions.