samedi 24 janvier 2009

Info chaude : trouver des témoins avec Twitter local



J'ai testé Twitter local, une application particulièrement prometteuse pour trouver des témoins, à l'occasion de la tuerie, hier, dans une crèche de Termonde, en Belgique.

J'ai pu en quelques minutes rentrer en contact téléphonique avec l'un des adjoints au maire de la ville - qui est arrivé sur les lieux après les faits, et qui m'a décrit l'ambiance dans la ville.

Une fois téléchargée (il faut aussi télécharger adobe air), l'application Twitter local vous permet de rentrer le nom d'une ville et un périmètre (10, 15 miles autour de ce point) pour voir qui "tweete" dans la zone.

J'ai donc rentré le nom Termonde et tracé un cercle de 15 miles autour de la ville. Pas de chance, les twitterers locaux parlent le Flamand, mais je distingue des mots comme "kindergarten".

Je clique ensuite sur le profil de ces membres en train de discuter de l'événement en cours. L'un d'entre eux a un blog, avec un widget Facebook.

Je rentre en contact avec lui via sa messagerie Facebook. Il me communique son numéro de téléphone. Il est à trois kilomètres de la zone, mais son collègue se trouve sur place: j'ai le numéro de téléphone portable d'un contact en ville - qui se révélera travailler aussi pour la mairie. Je l'appelle et recueille son témoignage via Skype recorder.

Avantages:

- La localisation : identifier ceux qui parlent de l'événement (la limite: la langue...) dans la zone. Avec des francophones, j'aurais pu distinguer les commentateurs (des gens qui discutent de ce qu'ils voient à la télé ou à la radio) des témoins sur les lieux.

- La rapidité sur une info chaude

- Le suivi possible de l'information (on peut imaginer dans une newsroom une personne au desk chargée de rentrer en contact avec les réseaux sociaux, pendant que le reporter part en voiture).

Limites:

- les pages jaunes internationales, ça marche aussi très bien, (j'imagine que mes confrères de la télé/radio, qui ont été très réactifs, sont passés par là. Mais 1/ la ligne est souvent occupée 2/ On ne peut pas savoir avant d'avoir eu la personne en ligne si il s'agit d'un témoin sur place ou d'une personne arrivée après sur la zone).

- La non-possibilité d'envoyer des messages directement sur twitter aux témoins potentiels (si vous connaissez un truc, je ne suis encore qu'en phase découverte et expérimentation. Il faut être suivi par cette personne pour lui envoyer des messages directs).

- Tout le monde n'a pas de compte twitter. Il s'agissait souvent de blogueurs, donc d'une infime minorité de la population. Mais en même temps ce sont des personnes très informées, réactives, qui jouent souvent le jeu (en me donnant directement des numéros de portables): on est bien dans des sources d'infos "qualifiées" qui se révèlent utiles.

- Dans une grande ville, on risque d'être submergé par le nombre de tweets, la discussion autour du feu de camp se transformant en bruit assourdissant de hall de gare. Il deviendra alors plus difficile de trier les infos/témoins directs intéressants (alternatives: se former, travailler à plusieurs et en réseau).

-Etre sur place, c'est bien évidemment l'idéal. Selon ce que j'ai pu voir, le témoignage le plus fort et le plus rapidement mis en ligne fut recueilli par un reporter de l'AFP dépêché sur les lieux, Philippe Siubersky. Il a rencontré un autre adjoint au maire, "arrivé à la crèche en même temps que les forces de l'ordre".

Réflexions:

- A côté des moyens classiques (téléphones, email, toujours efficaces) , il devient impératif de comprendre que d'autres voies existent pour rentrer en contact avec des sources et recueillir des témoignages.

- Les faits-diversiers devraient non seulement être inscrits sur twitter mais aussi sur Facebook (j'ai pu rentrer en contact grâce à ces deux comptes), ne serait-ce que pour comprendre la notion de viralité de l'information.

- Pour écouter le grand feu de camp mondial et dénicher des témoins/infos/angles/suivi de sujets, il faut connaître les nouveaux outils. Comme l'écrivait Fleur de l'(e)veille de l'Express, Whostalkin s'avère un puissant outil de veille.

Whostalkin permet de scanner avec des mots-clés des blogs, Myspace, Twitter, Google blog search, mais aussi des plateformes d'images comme Flickr, Vimeo, etc...

Tous les dir com' devraient d'ailleurs le connaître pour suivre la réputation de leur marque et les commentaires.

Dans la même veine - celui des méta-moteurs de recherche de réseaux sociaux - Conversations.net vient de voir le jour (pas encore testé).

Parmi les autres applications Twitter destinées à la presse:

- Il me semble que Twellow est un moteur à suivre. Il permet de trouver des contacts par les infos de leur profil concernant leur localisation et leur secteur d'activité. J'ai essayé avec "journaliste" + "Dallas", ça fonctionne très bien!

- Twitter answer, qui permet de lancer des questions à la cantonnade (cela peut être aussi des appels à témoins). Limite: il faut d'abord être inscrit au service.

- Pour suivre le buzz: Twiturly, qui permet de connaître les adresses de sites les plus virales du moment. Et encore Twitscoop , pour les mots-clés les plus "hot" du moment.

Si vous en connaissez d'autres....