dimanche 27 avril 2008

Le journal télévisé tombe de son piédestal...

…ou plutôt de son autel, tant le cliché de grand-messe lui colle systématiquement (lourdement) à la peau. Pour résumer :

Jusqu’au XXème siècle : une gestion de la pénurie.

Des rendez-vous à heure fixe : le matin (sur France 2), à 13 heures, 20 heures, un journal du soir (France 2, France 3). Des journaux d’une durée de trente minutes en moyennes, des sujets réduits à une moyenne de 1’30.

Je ne parle ici que des éditions nationales sur les trois principales chaînes historiques, drainant la majeure partie de l’audience.

Le 20 heures représente pour beaucoup de Français non seulement l’unique moment de la journée pour visionner des images d’actualité, mais aussi la principale source d’informations tout court.

D’où un pouvoir immense des présentateurs, rédacteurs en chef, journalistes…primus inter pares des diffuseurs d’info et prescripteurs d’opinion.

Années 2000 :

La TNT apporte davantage de chaînes dans tous les foyers. Les images chaudes arrivent toute la journée et gratuitement (par exemple sur BFMTV et i-télé).

Surtout on peut recevoir l’actu tout au long de la journée : dans les transports par la télévision mobile personnelle (arrivée prévue mi-2009), au bureau en surfant sur les sites comme leparisien.fr, lemonde.fr, lci.fr, mais aussi en recevant des vidéos envoyées par des amis sur Facebook, en allant sur You Tube, etc.

Pareil pour le soir : on peut même revoir le JT après sa diffusion grâce à la télévision de rattrapage (catch-up) et internet, on peut surtout continuer à recevoir des vidéos d’actu (le journal continu de la Télévision suisse romande : les sujets sont diffusés au fur et à mesure, dès le montage terminé, l’heure de la mise en ligne est mise en avant).

Première conséquence : la perte de l’effet « lever de rideau » du 20h. Après une journée de travail, c’était l’heure et l’endroit – souvent uniques - pour découvrir les images de la journée.
C’est fini.

Il y a de grandes chances qu’en cas d’événement d’importance, vous ayez déjà vu ces images à 20h. Un email d’un ami avec le lien vers la vidéo sur You Tube ou Dailymotion, un passage sur nouvelobs.com, un clic vers le site de BFMTV, qui diffuse son antenne en direct online…

Bientôt l’arrivée de la TMP et des mini-baladeurs TV vous permettra de suivre l’événement en direct sans passer par la case salon. A l’heure où j’écris ces lignes, rappelons qu’environ 50% des foyers français sont connectés à internet (90% d’entre eux disposent du haut débit). C’est encore peu, c’est déjà beaucoup en si peu de temps (depuis le début d'internet).

Première question : le 20 heures continue et continuera à attirer des audiences massives - même si cette édition est actuellement en perte de vitesse...mais quelle est sa place et sa raison d’être dans un monde délinéarisé, c’est à dire quand on peut voir des images d’actualité avant ET après le 20h ? Quelle doit être sa valeur ajoutée pour survivre ? Qu’en pensez-vous ?

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