dimanche 24 août 2008

Du bon et des bugs pour NBC. Bilan et leçons post-JO (1/2)

Les Jeux s'achèvent ainsi que cette grande expérience: la couverture inédite par son ampleur de NBC, à la télé comme en ligne. Une expérience qui a rapporté plus d'un milliard $ de pub au réseau américain, qui en avait dépensé 964 millions pour l'acquisition des droits.

Au final, le bilan est plus mitigé qu'il n'y paraît.

En ligne.

Car à l'antenne, NBC a établi des records d'audience inégalés depuis 18 ans en prime le samedi soir. Avec 196 millions de téléspectateurs, les Jeux de Pékin resteront comme le 4ème événement le plus regardé de l'histoire de la télé américaine.

Les paris pris sur ces jeux, et notamment la natation, se sont révélés payants.

Revenons à la couverture en ligne, qui a déchaîné les passions - un juste retour de bâton pour NBC, qui faisait monter les enchères depuis un certain temps, en annonçant les "premiers jeux de l'ère numérique", avec 2 000 heures de vidéos en streaming et en direct. Toute la blogosphère attendait au tournant, et ne s'est pas privée d'appuyer là où ça fait mal.

Les 4 critiques sur NBCOlympics.com:


1/ NBCOlympics.com, une médaille d'or usurpée?

Tout d'abord, Yahoo!, privé de vidéos des Jeux mais pas des annonces de résultats, a fait un beau carton, annonçant même avoir dépassé NBC en nombre de visiteurs certains jours.

Colère de NBC, qui réplique par une avalanche de chiffres - colossaux, il est vrai, en l'espace de deux semaines: 51 millions visiteurs uniques, 1,24 milliards de pages vues, 75 millions de vidéos visionnées en streaming, 15 minutes de temps passé en moyenne, 25 millions de pages vues sur le site mobile WAP, 2,5 vidéos regardées pour les abonnés au service vidéo mobile. Ouf.

2/ Les bugs du lecteur Silverlight

Un premier gros défaut: des utilisateurs n'ont pu installer le petit logiciel - indispensable pour regarder les vidéos - sur leur PC, pour cause de firewall intransigeant (au bureau, par exemple?). De plus, certains observateurs ont jugé la qualité de certaines retransmissions médiocre, et l'impossibilité d'avoir accès aux commentaires sur certains matchs. Enfin, comme j'avais pu le tester, il faut une bonne connexion pour regarder les vidéos en streaming non hachées (le wi-fi passait moyen-moyen, mais quand ça marchait, c'était très beau...)

Citation de David Hallerman, un expert d'e-marketer, cité par Andrew Hampp: "à chaque fois que vous forcez une audience à télécharger quelque chose, vous éliminez une partie du public, à cause de cette démarche supplémentaire et parce que le logiciel ne pourra s'installer sur des systèmes Windows, Mac, ou à cause de certains firewall." A méditer.


3/ Le choix de ne pas tout diffuser en direct et en ligne

C'est la décision la plus décriée par la blogosphère. Pas de problème si vous vouliez regarder les sélections du tir à 10 mètres ou la lutte gréco-romaine: NBCOlympics vous offraient effectivement ces compétitions sur un plateau.

Mais pour les sports les plus populaires, comme la natation et la gym, ce fut une autre histoire.

Pas de diffusion après celle de la côte ouest des Etats-Unis, pour retirer le maximum des spots diffusés à la télé. D'où un très grand énervement ici et là, et une réplique immédiate: l'utilisation du réseau peer-to-peer pour passer outre ce décalage horaire imposé.

4/ Une syndication trop restrictive

Malgré 211 sites partenaires, NBC a finalement joué vieux jeu: forcer à attirer le public sur un seul site, le sien, pour voir l'essentiel: les vidéos. Selon les analystes, NBC aurait gagné à signer des accords avec You tube, ESPN, Yahoo! pour voir son contenu plus largement distribué, et engranger davantage de revenus publicitaires...

To be continued, avec un point sur la pub en ligne pendant les JO pour NBC, et les leçons à en tirer pour l'avenir...

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